Le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku Kahongya, a beau jeu de distinguer le transbordement légal du fractionnement illicite, cette clarification devant l’Assemblée Nationale le 14 mai 2025 sonne davantage comme un aveu d’impuissance face à un fléau qui saigne les caisses de l’État. Avec des pertes abyssales chiffrées à 3,9 milliards de dollars américains pour la seule année 2024, la question n’est plus de comprendre la différence, mais de savoir si le gouvernement congolais possède la réelle capacité à colmater cette brèche béante.
Si le ministre a pris soin de rappeler les cadres légaux de l’Organisation Mondiale du Commerce et du code douanier congolais, l’existence même d’un « transbordement non encadré » révèle une faille criante dans le dispositif de contrôle. Comment des marchandises peuvent-elles être « dépiécées » aux frontières sans que les mécanismes de surveillance ne fonctionnent efficacement ? Cette réalité met en lumière une possible combinaison de corruption, de manque de moyens logistiques ou d’une législation encore trop perméable.
Les promesses de réformes, telles que la modification du code du commerce et la dématérialisation du Guichet Unique Intégral du Commerce Extérieur (SEGUCE), sont des pas dans la bonne direction. Cependant, l’histoire économique de la RDC est pavée de bonnes intentions rarement suivies d’effets concrets.
La véritable interrogation demeure. Au-delà des discours rassurants, le gouvernement Judith Suminwa saura-t-il enfin traduire ces intentions en actions coercitives et efficaces pour mettre un terme à ce pillage organisé qui mine le développement du pays ? L’heure n’est plus aux explications pédagogiques, mais à une démonstration de force implacable contre la fraude.

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