L’ONG Oxfam a lancé un appel retentissant jeudi, dénonçant un fossé abyssal entre riches et pauvres en Afrique, où quatre milliardaires possèdent plus de richesse que la moitié de la population du continent. Un rapport accablant révèle que cette concentration de fortune, évaluée à 57,4 milliards de dollars, éclipse la richesse combinée de 750 millions de personnes, soulignant une crise d’inégalités sans précédent qui freine le développement et menace la démocratie.
L’organisation fustige le manque de volonté politique des dirigeants africains, accusés de maintenir des systèmes fiscaux inefficaces qui favorisent l’élite. « Les personnes fortunées (…) voient leur fortune se multiplier sans être imposées de manière proportionnelle, » affirme Oxfam, soulignant que l’Afrique est la seule région où les taux d’imposition effectifs n’ont pas augmenté depuis 1980.
Fati N’zi-Hassane, directrice d’Oxfam en Afrique, dénonce cet « échec politique », affirmant que « les richesses de l’Afrique ne manquent pas, elles sont dilapidées par un système truqué. » Pour combattre la pauvreté extrême qui touche 460 millions d’Africains,,Oxfam propose une solution claire. Il s’agit de taxer les plus riches de 1% sur leur patrimoine et 10% sur leurs revenus pour financer l’éducation et l’accès à l’électricité.
Cette alerte intervient alors que l’Union africaine s’engage à réduire les inégalités de 15% dans la prochaine décennie, un objectif ambitieux face à une réalité économique implacable.