Le paysage linguistique de la République Démocratique du Congo (RDC) révèle une forte prédominance du français, parlé par un impressionnant 74% de la population adulte, selon une récente enquête menée par un cabinet d’études et consulting basé à Kinshasa. Cette étude, réalisée en face à face auprès d’un échantillon représentatif de 2000 Congolais de 18 ans et plus à travers le pays, met en lumière la place centrale de la langue officielle, particulièrement chez les jeunes (78% des 18-24 ans), les étudiants (87%) et les actifs (76%).
Cependant, l’enquête nuance cette domination. Le lingala, langue nationale, arrive en deuxième position avec 62% de locuteurs, un taux stable quel que soit le genre et bien implanté à travers les générations et les statuts professionnels.
De manière significative, l’usage d’autres langues nationales comme le kikongo et le swahili connaît une progression notable avec l’âge, témoignant de leur ancrage culturel et de leur rôle essentiel au sein des communautés. L’adoption du swahili suit même une dynamique similaire à celle du français dans le monde professionnel.
L’étude rappelle la richesse linguistique du pays, avec ses quatre langues nationales bantoues : le lingala, le swahili, le kikongo et le tshiluba. Si le lingala règne au Nord-Ouest (Kinshasa, Équateur, Kongo-Central, Bandundu, partie de la Province Orientale) et le swahili à l’Est (Province Orientale, Kivu, Maniema, Katanga), le kikongo est prédominant au Bandundu et au Kongo-Central. Le tshiluba, quant à lui, reste l’apanage exclusif de la RDC.
Cette enquête offre un éclairage précieux sur la dynamique linguistique congolaise, confirmant la place prépondérante du français comme langue d’instruction, du travail et d’une partie significative de la jeunesse, tout en soulignant la vitalité et l’importance continue des langues nationales au sein des différentes générations et régions du pays.