À Kinshasa, les embouteillages ne sont pas qu’un désagrément. Ils sont un véritable fléau qui étrangle la vie des travailleurs. Confrontés à des déplacements quotidiens infernaux, de nombreux fonctionnaires se retrouvent exsangues avant même d’arriver au bureau.
Christian Kabeya, père de famille, livre un témoignage poignant . « Je suis marié et j’ai une famille. Avec un salaire dont la somme s’évalue à 560 000 FC, je n’arrive pas à assurer les responsabilités de mon foyer. Je paie au moins 14 000 FC par jour pour mes déplacements entre mon domicile et mon travail. Et avec le loyer et la nourriture, c’est vraiment difficile. Les gens souffrent à cause des problèmes de transport, il faut que l’État prenne ses responsabilités et améliore les salaires pour que nous puissions nous en sortir », a-t-il déploré.
Ce cri du cœur révèle une réalité alarmante. Les embouteillages, conjugués à des salaires insuffisants, plongent les travailleurs dans une spirale de précarité. Comment l’État peut-il rester sourd à cette souffrance ?
Au-delà des difficultés de transport, un sexagénaire dénonce la déliquescence de l’administration publique. « Au sein des services administratifs, il y a un véritable dysfonctionnement. Nous manquons de matériel de bureau. Notre administration est en train de tâtonner », a dénoncé un kinois qui a requis l’anonymat. Un constat accablant qui souligne l’urgence d’une réforme profonde.
Face à ce tableau sombre, une question se pose avec acuité : l’État, par son inaction, ne se rend-il pas complice du calvaire des travailleurs ?