Le 27 mai dernier, le bureau du Gouverneur Daniel Bumba a transmis des instructions audacieuses au nouveau commandant de la Police/Ville de Kinshasa, Israël Kantu, mettant la Police Nationale au défi de transformer radicalement la sécurité de la capitale. La mission ? Rétablir la quiétude et faire taire l’adage désabusé « Mboka eza bien te ».
Les directives sont claires et incisives. Il s’agit d’abord de réconcilier la population et la police, pour que cette dernière devienne un véritable rempart. Ensuite, le programme est vaste : garantir la salubrité publique par la répression des crimes environnementaux, l’éradication des marchés pirates, la libération des emprises publiques et la fluidification de la circulation routière. Les nuisances sonores sont aussi ciblées, tout comme la lutte contre le vagabondage et le vol à la sauvette.
L’objectif le plus percutant est la lutte contre la délinquance juvénile pour atteindre le « zéro Kulunas », et la fin des braquages à répétition, notamment le long de l’avenue Poids-Lourds. Cela exige une amélioration du système d’alerte et d’intervention, ainsi qu’une coordination accrue des forces. La détermination du Gouverneur Bumba est palpable, mais la question cruciale est de savoir si l’appareil policier kinois a la capacité d’exécuter ces directives et de faire passer la promesse de la sécurité de la sphère des intentions à la réalité de la rue.