Le diagnostic est sévère, les remèdes annoncés sont radicaux. Face à l’asphyxie routière de la capitale, le Conseil des Ministres a validé un plan opérationnel qui promet un assainissement musclé : déploiement d’une force mixte PCR-Armée, interdiction des tricycles sur les grands axes, et même la relance du train urbain. L’ambition est louable, mais elle sonne comme un écho lointain. Kinshasa, habituée aux plans grandioses suivis d’une exécution boiteuse, peut-elle croire cette fois à un véritable sursaut de discipline et d’infrastructures ? L’efficacité du plan ne dépendra pas de ses mesures techniques, mais de la capacité du gouvernement à vaincre la chronicité de l’indiscipline et de l’inaction qui paralyse la ville.
Embouteillages : Kinshasa entre la promesse de la fluidité et la paralysie des réformes
La présentation du Plan opérationnel contre les embouteillages devant le Conseil des Ministres a mis en lumière l’ampleur du désastre : un réseau routier en lambeaux, une concentration d’activités dans la Gombe, et surtout, le chaos créé par le non-respect du Code de la route et le déficit d’effectifs de la PCR. Le gouvernement a réagi avec une batterie de mesures à court, moyen et long terme, suscitant à la fois espoir et scepticisme.
L’urgence passe par l’ordre. Le déploiement d’un dispositif mixte (PCR, Armée, Gouvernorat) et la création d’une Brigade routière visent à imposer immédiatement la discipline. Simultanément, la chasse aux marchés pirates et le dégagement de la chaussée constituent des actions rapides et visibles.
Cependant, le cœur de la réforme repose sur des chantiers lourds et complexes : l’interdiction de circulation des engins légers sur la Nationale 1, la refonte du Code de la route de 1978, l’homologation des véhicules d’importation, et la finalisation du tronçon ferroviaire (Gare-Ndjili). Ces mesures structurelles promettent de transformer le visage du transport kinois.
La question n’est plus la pertinence du plan, mais son application. Le Plan opérationnel doit faire face à un double défi : financier (la construction d’axes et la réparation des nids-de-poule) et humain (l’indiscipline endémique). Chaque point du plan est en réalité un test de gouvernance. Si le gouvernement parvient à concrétiser la relance du train urbain et à appliquer des sanctions efficaces sans fléchir, Kinshasa pourrait enfin respirer. Dans le cas contraire, ce plan ne sera qu’une énième note d’information prise acte par le Conseil.

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