Des agents anonymes du Ministère de l’Environnement dénoncent un « parallélisme honteux » de traitement par rapport au secteur de la Santé. Notre enquête révèle que les perdiems dérisoires (parfois 10 USD/jour) et des « opérations retour » sur les budgets de restauration minent l’expertise nationale. Un appel pressant aux autorités est lancé pour restaurer la dignité financière et le contrôle.
Le Scénario de la Démotivation
Une vague de profonde démotivation frappe les agents, cadres et experts du Ministère de l’Environnement, du Développement durable et de l’Économie du climat. Dans un témoignage exclusif, et sous couvert d’anonymat, ces professionnels déplorent le traitement qui leur est réservé lors des ateliers cruciaux organisés par le Groupe Inter-Bailleurs pour l’Environnement et le Changement Climatique (GIBEC).
L’objet du courroux est la rémunération. Les perdiems octroyés ne tiennent « ni compte du rang des participants ni de la qualité du travail fourni ». Pire, des experts mobilisés durant des journées entières (de 8h à 16h) reçoivent à peine 10 USD, souvent sans même la prise en charge de leur transport. Ce montant dérisoire contraste brutalement avec d’autres secteurs. « Dans notre secteur, les choses stagnent, contrairement à celui de la Santé où les experts sont mieux traités et les normes respectées », confie un expert anonyme, soulignant un parallélisme inacceptable qui démotive la profession et nuit à la qualité des travaux.
Le Spectre des « Opérations Retour »
Notre investigation révèle également de graves dérives éthiques. Le rapport dénonce le comportement de certains compatriotes congolais, recrutés au sein des agences membres du GIBEC, qui privilégieraient sciemment les budgets de restauration au détriment des perdiems destinés aux agents.
Ces individus utiliseraient des services traiteurs leur appartenant, favorisant de fait des « opérations retour qui détournent l’esprit de transparence et d’équité ». Ces pratiques, affirme un cadre, doivent être « fermement proscrites » par les responsables des agences.
Le Cadre de concertation, seule porte de sortie
Pour mettre fin à cette double peine et restaurer la dignité des experts, les agents formulent des recommandations urgentes :
- Réunion Stratégique : Organiser une réunion stratégique urgente avec les partenaires du GIBEC pour mettre en place un cadre de concertation formel.
- Alignement sur la Loi : Fixer les tarifs de perdiems en stricte conformité avec la Loi de finances, en tenant compte du rang, de l’expertise et de la durée de mobilisation.
- Contrôle et Dignité : Renforcer le contrôle institutionnel pour garantir le respect de ces barèmes.
« Les ateliers sont parfois les seuls moments où ils peuvent espérer un appui ponctuel. Il est donc crucial que ces moments soient traités avec dignité et justice », conclut un expert. Ces mesures sont jugées indispensables pour garantir l’efficacité des politiques environnementales et valoriser l’expertise nationale.