Un investissement majeur est sur le point de transformer la riziculture ouest-africaine. Le Fonds africain de développement (FAD), l’entité de financement concessionnel du Groupe de la Banque africaine de développement, a approuvé le 17 juillet 2025 une subvention substantielle de 9,44 millions de dollars US. Ce montant colossal est destiné à l’AfricaRice (Centre du riz pour l’Afrique) afin de doper la résilience climatique des chaînes de valeur du riz dans 13 pays d’Afrique de l’Ouest, marquant une étape cruciale pour la sécurité alimentaire de la région.
9,44 millions USD, 13 pays, 47 000 emplois : l’or blanc africain protégé du climat
Financé via le volet Action Climat du FAD, ce projet ambitieux s’inscrit dans le cadre du Projet régional de développement des chaînes de valeur du riz résilientes en Afrique de l’Ouest (REWARD). Il ciblera des milliers de producteurs et de transformateurs de riz à travers le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Libéria, le Mali, le Niger, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo. L’objectif est clair : intensifier l’adoption de pratiques et de technologies agricoles intelligentes face au climat à tous les niveaux de la filière rizicole.
Marwan Ladki, ingénieur principal en irrigation à la Banque africaine de développement et responsable du projet, a souligné la portée de l’initiative. « La stratégie de ce projet est de réduire la vulnérabilité et de renforcer la résilience des chaînes de valeur du riz, de la production à la transformation et à la commercialisation, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre grâce à la diffusion et à l’adoption de pratiques et de technologies intelligentes face au climat », a-t-il indiqué.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le projet prévoit la distribution de semences de riz résistantes au changement climatique à 11 000 agriculteurs, dont 4 950 femmes et 6 600 jeunes agriculteurs. Pas moins de 12 600 agriculteurs et transformateurs bénéficieront de formations spécifiques. De plus, 65 petites et moyennes entreprises (PME) recevront un soutien crucial sous forme d’équipements et d’un meilleur accès aux réseaux d’entreprises.
L’impact de ce projet ne s’arrête pas là : il facilitera également la fourniture de services climatiques et de systèmes d’alerte précoce via des plateformes numériques et des émissions radio, visant à toucher jusqu’à 2 millions de bénéficiaires. Pour renforcer la surveillance climatique, quatre stations météorologiques automatiques seront déployées par pays.
En termes d’emploi, le projet est une véritable aubaine, avec la création attendue de 47 000 emplois, dont 8 000 permanents et 39 000 saisonniers. Une initiative qui promet non seulement d’améliorer la production de riz, mais aussi de dynamiser l’économie locale.
