Un spectre de pénurie hante les rues de Bukavu. Depuis une semaine, la capitale du Sud-Kivu se débat contre une crise du carburant qui paralyse son économie et met à rude épreuve la patience de ses habitants. Le prix du litre d’essence, officiellement fixé à 3 600 FC, a explosé au marché noir pour atteindre jusqu’à 4 800 FC, selon les informations fournies par Radiookapi.net. Un sursaut spéculatif qui met en lumière la fragilité d’une ville déjà secouée par les crises sécuritaires et économiques.
La rareté du précieux liquide a créé un marché parallèle florissant, où les revendeurs informels dictent leur loi. Les files d’attente interminables devant les rares stations-service encore ouvertes témoignent d’une situation de chaos qui affecte directement le quotidien des Kinois. Le secteur du transport en commun est le plus touché : les motards et automobilistes, contraints d’acheter leur carburant à des prix exorbitants, répercutent la hausse sur les usagers. Une course à moto, autrefois abordable à 2 000 FC, se monnaie désormais entre 2 500 et 3 000 FC, rendant la mobilité un luxe pour une population déjà vulnérable.
Les autorités locales incriminent non seulement la conjoncture internationale, mais pointent également du doigt les conséquences économiques de l’occupation passée des villes de Goma et Bukavu. La fermeture des banques et les pillages ont poussé de nombreux opérateurs économiques, y compris ceux du secteur pétrolier, à la faillite ou à la cessation d’activité. Cette pénurie de carburant est le symptôme criant d’une économie encore convalescente, où chaque crise vient accentuer la pression sur les populations et les activités commerciales. La situation soulève une question cruciale : comment une ville peut-elle se reconstruire si son moteur économique reste à l’arrêt ?

Journaliste économique, je décrypte l’actualité financière et les tendances du marché. Spécialiste en communication des organisations, j’analyse leurs stratégies. Consultant, j’élabore des stratégies de communication globale percutantes pour les entreprises. Mon expertise se situe à l’intersection de l’économie, de la communication et du conseil.