Une onde de choc économique traverse Goma, capitale du Nord-Kivu, suite à une décision drastique du M23. Depuis une semaine, le groupe armé, qui contrôle la ville, a interdit à plus d’une vingtaine d’entreprises privées de poursuivre leurs activités de gestion des déchets ménagers. Le monopole est désormais confié à deux entités, « Vision Net » et « Shap », qui imposeront une taxe mensuelle obligatoire de 2 à 5 dollars par ménage. Cette restructuration s’accompagne d’une vague de chômage alarmante.
Les autorités du M23 justifient cette mesure par une volonté de « confier la gestion de l’assainissement à l’État », écartant ainsi les acteurs privés. Pourtant, les entreprises concernées dénoncent un recul de vingt ans pour l’entrepreneuriat local. Goma était une référence provinciale grâce au dynamisme de son secteur privé, initié en 2008. Aujourd’hui, des fleurons comme BSC, reconnue pour ses services de qualité, ont dû suspendre leurs opérations, plaçant une vingtaine d’employés en chômage technique. Des centaines de familles se retrouvent ainsi privées de revenus, aggravant une précarité déjà omniprésente.
Avec ses quelque deux millions d’habitants et une densité de 17 378 habitants/km², Goma s’interroge. Ces deux nouvelles entreprises pourront-elles assurer une couverture totale de la ville de 125,7 km² ? La gestion des déchets représentait une opportunité économique majeure pour les entrepreneurs locaux, notamment dans le recyclage et la transformation.
Cette décision unilatérale du M23 ne risque-t-elle pas d’étouffer davantage une économie déjà fragile, sacrifiant l’emploi local pour un monopole incertain ?
Avec Radio Okapi

Journaliste économique, je décrypte l’actualité financière et les tendances du marché. Spécialiste en communication des organisations, j’analyse leurs stratégies. Consultant, j’élabore des stratégies de communication globale percutantes pour les entreprises. Mon expertise se situe à l’intersection de l’économie, de la communication et du conseil.