Face à une inflation jugulée plus rapidement que prévu (7,8 % au lieu de 11,2 %), la Banque Centrale du Congo (BCC) opère un revirement spectaculaire. En abaissant son taux directeur de 750 points de base (passant de 25,0 % à 17,5 %), le Comité de Politique Monétaire (CPM) envoie un signal fort. Le temps de l’assouplissement monétaire est arrivé. Quel sera l’impact de ce pari audacieux sur l’accès au crédit et le Franc Congolais ?
Le revirement audacieux de la BCC
Le Comité de Politique Monétaire (CPM) de la Banque Centrale du Congo, réuni le 7 octobre 2025, a pris une décision radicale. Fort de la « maîtrise du rythme de formation des prix » et d’une inflation tombée à 7,8 % (contre 11,2 % anticipé), le CPM a décidé d’assouplir significativement sa politique monétaire.
La mesure phare est la réduction spectaculaire du taux directeur, qui passe de 25,0 % à 17,5 %, soit une baisse de 750 points de base. Le CPM anticipe que l’inflation poursuivra sa décélération pour s’établir à 6,8 % en 2026, dans un contexte de croissance économique robuste.
Relance du crédit ou risque de tensions ?
Cette réduction drastique, couplée à une appréciation du Franc Congolais (qui a gagné 11,6 % sur le marché officiel), vise à encourager l’activité économique. La BCC espère ainsi un « relèvement économique », appelant les opérateurs à privilégier les transactions en monnaie nationale pour « tirer profit du comportement de la nouvelle dynamique du marché des changes. »
Cependant, la question demeure. Cet assouplissement massif ne risque-t-il pas de relancer la demande de manière trop agressive, créant de nouvelles tensions inflationnistes ? Le CPM se veut rassurant, réaffirmant son engagement à suivre l’évolution et à se tenir « prêt à réagir en cas de retournement de la situation ».

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