La dernière note de conjoncture économique de la Banque Centrale du Congo (BCC) révèle une paralysie inquiétante sur ses principaux instruments de refinancement. Prêts à court terme figés depuis janvier, facilités permanentes muettes en avril, marché interbancaire étonnamment calme… L’activité autrefois bouillonnante a cédé la place à un silence assourdissant, soulevant de sérieuses questions sur la santé du système financier congolais.
Alors que des centaines de milliards de CDF transitaient par le guichet des prêts à court terme en 2024, l’année 2025 affiche un néant. Le guichet des facilités permanentes, pourtant sollicité en mars, est resté désespérément vide durant les deux premières semaines d’avril. Même le marché interbancaire, lieu d’échange vital entre les banques, est plongé dans une inactivité soudaine.
Ce mutisme financier, couplé à des taux d’intérêt obstinément élevés (25% sur le marché interbancaire et les prêts courts, 30% sur les facilités permanentes), dessine un paysage économique potentiellement tendu. Cette absence de recours aux mécanismes de refinancement de la BCC est-elle le signe d’une surliquidité inattendue, d’une prudence excessive des banques face à un climat incertain, ou d’une stratégie nouvelle et encore obscure de la banque centrale ?
L’énigme de ces guichets silencieux plane sur l’économie congolaise. Leur inactivité prolongée pourrait avoir des répercussions sur la fluidité du crédit et la capacité des institutions financières à soutenir l’activité économique. Les prochains indicateurs de la BCC seront scrutés de près pour déchiffrer les raisons de ce calme plat et évaluer ses potentielles conséquences. Le silence, parfois, est plus éloquent que les mots.

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