L’Afrique forge son indépendance financière face à l’hégémonie du dollar américain. Alors que des systèmes de paiement en monnaies locales prennent leur envol, promettant de réduire drastiquement les coûts commerciaux, cette audace africaine se heurte déjà aux menaces de représailles de Donald Trump, fermement décidé à préserver la suprématie du billet vert.
Le Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS), fer de lance de cette révolution, permet désormais des transactions directes sans conversion coûteuse en dollars. « Notre objectif… n’est pas la dédollarisation » politique, mais une réponse pragmatique aux difficultés d’accès aux devises fortes qui rendent le commerce intra-africain 50 % plus cher que la moyenne mondiale », a insisté Mike Ogbalu, directeur général du PAPSS. Le passage à des systèmes locaux pourrait ramener ces coûts de 10-30 % à seulement 1 %, économisant ainsi 5 milliards de dollars par an au continent.
Lancé en janvier 2022 avec 10 banques, le PAPSS opère désormais dans 15 pays avec 150 banques, témoignant d’une croissance significative. L’IFC, bras privé de la Banque mondiale, soutient cette dynamique en octroyant des prêts en monnaies locales, allégeant le fardeau des risques de change pour les entreprises africaines. Toutefois, cette marche vers l’autonomie s’inscrit dans un contexte géopolitique tendu. La volonté africaine de renforcer ses propres systèmes trouve un écho chez des puissances comme la Chine et la Russie, également désireuses de s’affranchir du dollar.
Donald Trump a clairement averti les BRICS, menaçant de droits de douane massifs toute tentative de contourner le dollar. Bien que l’Afrique avance pour des raisons économiques, cette initiative sera inévitablement perçue comme un mouvement géopolitique, défiant la suprématie américaine.

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