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La malédiction des plans numériques : Quand la RDC lance un « Horizon 2030″ sans avoir financé l’«Horizon 2025 »

L’annonce d’un nouvel engagement d’un milliard de dollars pour faire de la RDC un « hub digital » d’ici 2030, faite par le ministre de l’Économie numérique, Augustin Kibassa Maliba, à New York, est accueillie avec un optimisme forcé. Si l’ambition d’atteindre le potentiel de 4,1 milliards USD d’ici 2030 est louable, cette initiative intervient alors que le pays dispose déjà d’un Plan National du Numérique (PNN) « Horizon 2025 ». Le lancement d’un énième plan soulève une question critique sur la gestion des politiques publiques : combien de plans la RDC doit-elle disposer avant de passer à l’exécution ?

Une nouvelle feuille de route pour un train qui n’a jamais démarré

La République démocratique du Congo, classée seulement 179e sur 193 en matière d’e-gouvernement, semble souffrir du syndrome de la « planification à rallonge ». Le ministre Kibassa Maliba a dévoilé un nouveau Plan National de Développement du Numérique – Horizon 2030 lors du forum DRC Digital Nation 2030, assorti d’un investissement étatique d’un milliard USD.Or, ce nouveau cadre stratégique intervient avant même l’achèvement (et surtout le financement effectif) de son prédécesseur, le PNN « Horizon 2025 ». Cette situation remet en question la cohérence et la discipline budgétaire du gouvernement.

Dominique Migisha, coordonnateur de l’Agence pour le développement du numérique, a lui-même confirmé les lacunes passées. « Avec cet investissement conséquent de l’État de 1 milliard de dollars américains sur fonds propres, étalé sur 5 ans pour le secteur du numérique, tel qu’annoncé par le Chef de l’État, des projets du PNN [Plan National du Numérique « Horizon 2025 », Ndlr] n’ayant pas pu être réalisés faute de financements directs de l’État vont pouvoir être exécutés », a-t-il souligné. Cet aveu sonne comme une reconnaissance que le plan précédent a échoué non par mauvaise conception, mais par manque d’allocation budgétaire.

Le nouveau plan 2030 s’articule autour de quatre axes, dont le renforcement de la connectivité et la mise en place de l’e-gouvernement. Pourtant, avec un taux de pénétration d’Internet mobile estimé à seulement 17 % par la GSMA, l’urgence n’est pas à la multiplication des feuilles de route, mais à la concrétisation des infrastructures.

L’annonce de cet investissement, combinée à des accords récents totalisant plus de 3 milliards de dollars (dont 400 millions spécifiquement alloués par la Banque mondiale), est prometteuse. Cependant, l’empilement des stratégies – un Plan 2025 non exécuté, un Plan 2030 tout juste annoncé – crée une confusion. La véritable mesure de la réussite ne sera pas le nombre de plans élaborés, mais le taux de pénétration d’Internet mobile d’ici un an. La RDC doit impérativement concentrer ses efforts sur l’exécution d’un plan unique pour enfin transformer son potentiel en réalité digitale.

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