Washington déploie une nouvelle offensive diplomatique en Afrique, transformant ses ambassades en véritables relais commerciaux. Fini le temps de l’aide inconditionnelle. Sous l’impulsion de Christopher Landau, sous-secrétaire d’État, l’administration américaine mise désormais sur le « business » et la compétitivité des entreprises américaines face à l’influence grandissante de la Chine.
« L’investissement commercial est désormais au cœur de l’action extérieure », affirme Landau. Cette réorientation stratégique, résumée par le slogan « Du commerce, pas de l’aide », voit les diplomates américains être évalués sur leur capacité à conclure des accords et à soutenir les entreprises américaines. Troy Fitrell, haut responsable au Bureau des Affaires africaines, souligne l’immense potentiel inexploité du continent, avec 2,5 milliards d’habitants d’ici 2050. Les premiers résultats sont tangibles. 33 contrats signés en 100 jours pour 6 milliards de dollars.
Cependant, derrière cette façade de partenariat économique, des questions émergent, notamment concernant les minerais stratégiques de la République Démocratique du Congo. Alors que les États-Unis facilitent un accord de paix entre la RDC et le Rwanda, l’intérêt pour les ressources minières congolaises devient palpable. La signature d’une lettre d’intention entre la société minière rwandaise Trinity Metals et des partenaires américains, visant
une chaîne d’approvisionnement directe avec les États-Unis pour les minerais 3T (étain, tungstène, tantale), ne passe pas inaperçue.
« Si vous attendez l’accord complet, il faudra attendre 30 ans », a déclaré Troy Fitrell à RFI, insistant sur la nécessité d’agir « vite ». Cette accélération soulève des interrogations au sein du gouvernement congolais, où des voix plaident pour l’implication d’experts aguerris afin de protéger les intérêts stratégiques du pays dans ce « travail fait dans l’ombre ».
La RDC, riche en minerais critiques, se retrouve au centre d’une partie d’échecs économique où Washington semble bien déterminé à avancer ses pions.

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