La cérémonie au Centre culturel et artistique pour les pays d’Afrique centrale (CCAPAC) a marqué un tournant potentiellement décisif pour les agents et fonctionnaires de l’État congolais. Sous la présidence du Chef de l’État, le lancement des travaux d’élaboration d’une nouvelle politique salariale a suscité un mélange d’espoir et d’attente.
La vision présidentielle, articulée avec clarté, ambitionne de garantir « une rémunération juste, fondée sur les efforts fournis, les qualifications détenues et les responsabilités assumées, sans favoritisme entre institutions. » Cette promesse d’équité, longtemps réclamée, s’accompagne de la volonté d’instaurer « une grille salariale unique, lisible et accessible à tous, prenant en compte le grade, l’ancienneté et appliquée de manière uniforme », ainsi qu’une standardisation transparente et équitable des primes.

Conscient des défis à venir, le Président Tshisekedi a affiché une détermination sans faille. « Il est temps que la loi des puissants ne prime plus sur la justice due aux plus modestes. Je m’assurerai personnellement de la mise en œuvre de cette réforme », a-t-il argué. Cette assurance a été accueillie favorablement par les représentants des agents publics. Pour M. Fidèle Kiyangi, Président de l’Intersyndical national de l’Administration publique, cette initiative représente une avancée historique. « Cette action s’avère être une première dans l’histoire de notre pays depuis son accession à l’indépendance », a-t-il affirmé.
La question cruciale du financement de cette ambitieuse réforme a trouvé un début de réponse avec l’annonce du vice-Premier ministre en charge de la Fonction publique. Jean-Pierre Lihau a déclaré : « L’argent pour doubler voire tripler les salaires proviendra de cette opération », en référence au lancement prochain d’un processus de contrôle de tous les agents publics. Cette démarche, issue des instructions présidentielles données lors du 3ème Conseil des ministres du gouvernement Suminwa pour une politique salariale « plus juste, équitable, rationnelle et soutenable », soulève des interrogations quant à son ampleur et son impact réel sur les finances de l’État.

Si cette nouvelle politique salariale parvient à traduire les nobles intentions en réalités tangibles, elle pourrait revitaliser l’administration publique, enrayer la corruption et améliorer significativement les conditions de vie des agents de l’État. Cependant, la route vers une mise en œuvre réussie sera pavée de défis logistiques, politiques et financiers. La vigilance et la pression de la société civile seront essentielles pour s’assurer que cette promesse d’une rémunération juste ne reste pas lettre morte, mais devienne une véritable pierre angulaire d’une gouvernance plus équitable et efficace en RDC.


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