Alors que le Fonds Monétaire International décerne un satisfecit prudent à l’économie congolaise, le gouvernement de Judith Suminwa avance sur une ligne de crête. Saluée pour sa résilience macroéconomique, la RDC reste pourtant lestée par le poids écrasant de la guerre à l’Est. À la veille d’une revue décisive en octobre, une question cruciale se pose : cette embellie statistique peut-elle résister aux impératifs d’un budget de guerre et se traduire en un progrès tangible pour la population ?
C’est dans les murs de la Primature que s’est joué, ce mercredi, un acte préparatoire décisif pour l’avenir économique de la RDC. Autour de la Première Ministre Judith Suminwa, les grands argentiers du pays ont écouté le diagnostic de la mission technique du FMI, venue en éclaireur avant l’évaluation cruciale d’octobre. « L’objectif est de rassembler les informations nécessaires pour évaluer les engagements pris dans le programme », a sobrement résumé Calixte Ahokpossi, chef de mission du FMI.
Sur le papier, les signaux sont au vert. L’institution de Bretton Woods applaudit une performance économique qui défie le contexte. « La croissance devrait atteindre environ 5,5% cette année, tandis que l’inflation, qui était de 25% il y a moins de deux ans, est en nette baisse et devrait rester sous la barre des 8% d’ici la fin de l’année », a détaillé M. Ahokpossi.
Toutefois, ce bulletin de santé encourageant peine à masquer la fragilité d’un État dont les finances sont siphonnées par l’effort de guerre. Si le gouvernement Suminwa maintient le cap des réformes, le véritable test sera sa capacité à concilier la discipline budgétaire exigée par ses partenaires et les dépenses souveraines imposées par la crise sécuritaire. L’épreuve de vérité d’octobre ne portera pas seulement sur des chiffres, mais sur la viabilité d’un modèle de développement sous la menace constante des armes.

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