Face à des infrastructures routières sous-dimensionnées et des transports publics limités, les villes de la République Démocratique du Congo assistent à une transformation radicale des habitudes de déplacement. Une étude récente du cabinet Target Sarl met en lumière l’essor fulgurant des moyens de transport informels, avec le taxi-moto en fer de lance de cette révolution urbaine.
Les chiffres sont sans appel. En 2023, déjà 67% des citadins déclaraient utiliser le taxi-moto comme principal mode de transport, une proportion qui devrait atteindre 71% d’ici 2025. Ce mode de déplacement attire toutes les tranches d’âge, bien que son usage soit le plus prononcé chez les 18-24 ans (77%). Son succès s’explique par sa capacité à contourner les embouteillages, sa rapidité sur les courtes distances et des tarifs souvent plus compétitifs que les taxis classiques.
L’enquête, réalisée en mars 2025 auprès de 2000 personnes dans les 26 provinces de la RDC, révèle d’autres dynamiques. Tandis que le taxi-moto prend de l’ampleur, le taxi-bus voit sa part chuter drastiquement de 33% en 2023 à 19% en 2025. L’usage de la voiture personnelle diminue également, passant de 12% à 4% sur la même période, marquant un net recul.
La marche, elle, gagne du terrain, passant de 28% à 36%. Ces données dessinent le portrait d’une mobilité urbaine en pleine mutation, où l’ingéniosité informelle s’adapte aux défis de la croissance urbaine.
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