La Régie des Voies Fluviales (RVF) a réussi un coup d’éclat samedi 30 août 2025 en lançant officiellement la campagne de balisage sur les rivières Kwango, Kwilu et Kasaï. Cet effort, qui vise à fluidifier la navigation et à réduire drastiquement les accidents, a été salué comme l’incarnation de la vision présidentielle de renforcer la connectivité du réseau fluvial. Cependant, au milieu de la cérémonie, le Directeur Général de la RVF, Daniel Lwaboshi, a transformé le lancement en plaidoyer urgent, insistant sur le fait que, sans un financement gouvernemental continu et conséquent, ces « feux verts » sur l’eau ne resteront qu’une lueur éphémère.

L’épine dorsale fluviale en pleine sécurisation
La cérémonie, tenue au chantier naval de la RVF, a marqué un jalon crucial dans l’aménagement du territoire, une priorité affirmée par la Première ministre Judith Suminwa. Représentant le Vice-Premier ministre, M. Jean-Marie Abolia Taba a rappelé que l’amélioration des infrastructures de transport fluvial est un axe stratégique pour « favoriser la mobilité des personnes et des biens » et sécuriser les échanges économiques.
Le balisage lancé — qui couvre 13 km sur le Kwango, 329 km sur le Kwilu et 187 km sur le Kasaï — a pour « objectif principal de fluidifier la navigation sur ces cours d’eau, tout en réduisant considérablement les risques d’accidents ».

Lwaboshi : sans moyens, le balisage s’éteindra
Malgré l’enthousiasme, le Directeur Général Daniel Lwaboshi a souligné la fragilité de cet engagement. Il s’est réjoui de l’initiative, mais a immédiatement plaidé pour un appui financier renforcé de la part du gouvernement. Il a rappelé la mission fondamentale de la RVF et la nature éphémère des voies navigables. « Le balisage sert à faciliter le transport fluvial et à sécuriser la navigation. […] Mais pour accomplir cette mission de façon continue, nous avons besoin de moyens conséquents, car les routes de navigation évoluent constamment : les bancs de sable se déplacent, des arbres tombent dans l’eau, et des îlots apparaissent avec la variation du niveau des rivières », a-t-il souligné.
Me Lwaboshi a insisté sur le fait que l’ambition d’une économie plus compétitive et intégrée, telle que prônée par le Chef de l’État, dépend entièrement de cette « épine dorsale de l’économie nationale » qu’est le réseau fluvial. Le message est clair : l’État doit passer de la volonté politique au soutien budgétaire permanent. L’appel du DG a été relayé par des élus locaux, tel le député Serge Maseka, qui a exhorté la population à « protéger ces équipements, car ils sont essentiels pour la sécurité des navigants« .


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