La Banque Centrale du Congo tire la sonnette d’alarme. Selon sa note de conjoncture du 25 avril 2025, les dépôts de la clientèle ont enregistré une régression mensuelle de 0,25 % en mars, s’établissant à 13 651,7 millions USD. Cette érosion, bien que modeste en apparence, révèle une tendance inquiétante, alimentée par une baisse des dépôts au niveau des entreprises publiques, des PME et des ISBLM.
Si les dépôts en monnaie nationale affichent une progression notable de 9,2 %, ils ne compensent pas le recul de 1,2 % des dépôts en devises, qui continuent de dominer le paysage bancaire congolais (90,0 % du total). Plus alarmant encore, le premier trimestre 2025 marque une rupture significative. les dépôts de la clientèle ont chuté de 7,3 %, contrastant violemment avec la croissance de 2,9 % observée à la même période en 2024. Cette contraction généralisée touche les administrations publiques, les entreprises (privées et publiques), les PME et les ISBLM.
Bien que l’année 2024 ait été marquée par une hausse des dépôts, la dynamique semble s’inverser. Cette diminution des fonds disponibles pourrait avoir des répercussions sur la capacité des banques à octroyer des crédits et à soutenir l’activité économique. Si les crédits bruts connaissent une légère hausse mensuelle (+0,55 %), la prudence reste de mise face à ce repli des dépôts.
Il faut indiquer que la concentration géographique (Kinshasa, Haut-Katanga, Lualaba, Nord-Kivu) et sectorielle (autres secteurs hors administration publique, commerce, industrie extractive) souligne la nécessité d’une analyse approfondie pour enrayer cette tendance et préserver la stabilité du système financier congolais.
