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Main Américaine sur l’Étain Congolais : les dessous de la réouverture stratégique de la mine de Bisie

La réouverture de la mine d’étain de Bisie en RDC n’est pas un simple fait économique. Révélée en avant-première par un conseiller de Trump et orchestrée par des fonds américains, cette reprise d’activité au Nord-Kivu met en lumière des intérêts stratégiques majeurs pour Washington dans la course mondiale aux métaux critiques.

Quand Alphamin Resources annonce la reprise des activités à sa mine d’étain de Bisie, au cœur du turbulent Nord-Kivu, l’écho résonne jusqu’aux cercles politiques américains. La veille même de cette confirmation officielle, Massad Boulos, conseiller de Donald Trump pour l’Afrique, éventait déjà la nouvelle depuis Kigali. Cette implication au plus haut niveau n’est pas fortuite : elle dévoile une toile d’intérêts financiers et commerciaux profondément ancrés dans la relance de ce gisement congolais crucial.

Au premier plan de cette influence américaine, trône le fonds d’investissement Denham Capital. Ce géant basé entre Londres et Boston, actionnaire majoritaire d’Alphamin avec plus de 57% des parts, ne mise pas sur n’importe quel métal. Spécialisé dans les ressources critiques et les infrastructures durables, Denham finance des projets qui alimentent la transition énergétique mondiale, avec une claire volonté de se positionner en dehors de l’orbite chinoise. L’annonce de la réouverture de Bisie a d’ailleurs propulsé l’action Alphamin à la Bourse de Toronto, avec un bond spectaculaire de 28%, synonyme d’une valorisation accrue pour la participation de Denham Capital.

Le deuxième maillon de cette chaîne d’influence porte le nom de Gerald Metals. Ce négociant de matières premières, client unique d’Alphamin, est certes basé à Londres, mais son histoire est intimement liée aux États-Unis. Gerald Metals a la mainmise sur l’intégralité de la production de Bisie, alimentant directement les industries de haute technologie et d’électronique, insatiables consommatrices d’étain.

Au-delà des enjeux sécuritaires locaux, la réouverture de Bisie s’inscrit dans une lutte mondiale acharnée pour l’accès aux métaux critiques. En 2024, cette seule mine a représenté 6% de l’offre mondiale d’étain extrait. Un poids considérable, d’autant plus que la mine de Man Maw au Myanmar, l’une des principales sources mondiales, peine à redémarrer après des mois d’arrêt.

La reprise des opérations à Bisie, rendue possible par le recul des rebelles à plus de 130 km du site, reste cependant fragile. Une nouvelle détérioration de la sécurité pourrait replonger la mine dans l’inactivité, comme ce fut le cas en mars dernier face à l’avancée des groupes armés.

Alors que la stabilité de Bisie apparaît cruciale pour les intérêts américains, une question se pose : cet épisode préfigure-t-il un engagement plus direct de Washington en RDC ? Les discussions en cours entre la Maison-Blanche et Kinshasa concernant un accord de sécurité en échange d’un accès privilégié aux minéraux critiques congolais pourraient bien être le prochain chapitre de cette implication américaine au cœur du sous-sol congolais.


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