Contre vents et marées d’une économie mondiale morose, la République Démocratique du Congo affiche des signaux encourageants. La gouverneure de la Banque centrale a annoncé, lors du dernier Conseil des ministres présidé par Félix Tshisekedi, une poursuite notable de la désinflation et une stabilisation du marché des changes, fruit d’une politique monétaire rigoureuse et d’une coordination accrue des efforts conjoncturels.
La Cité de l’Union africaine à Kinshasa a été le théâtre d’une annonce porteuse d’optimisme pour l’économie congolaise. Alors que les perspectives mondiales s’assombrissent, la RDC semble voguer sur une trajectoire plus sereine, du moins en ce qui concerne la maîtrise de l’inflation et la stabilité de sa monnaie.
Les chiffres présentés par la Banque centrale lors du Conseil des ministres du vendredi 11 avril sont éloquents. L’inflation et la dépréciation du franc congolais montrent un recul significatif par rapport à l’année précédente. Cette performance est attribuée au maintien d’une politique monétaire restrictive, une stratégie qui semble porter ses fruits.
Un examen plus précis des données révèle une tendance positive. Le taux d’inflation hebdomadaire, bien que légèrement en hausse à 0,16% lors de la première semaine d’avril 2025 (contre 0,15% la semaine précédente), maintient une dynamique de ralentissement sur l’ensemble de l’année. L’accumulation annuelle s’établit à 2,52%, un chiffre nettement inférieur aux 3,9% enregistrés à la même période en 2024. Plus impressionnant encore, le taux d’inflation en glissement annuel a chuté de 21,34% en avril 2024 à 10,16% en avril 2025, se rapprochant de la prévision de 7,8% pour la fin de l’année.
Sur le marché des changes, le franc congolais a également montré des signes de stabilisation face au dollar américain. Au 3 avril 2025, la monnaie nationale a connu une légère dépréciation de 0,12% au taux indicatif, mais a paradoxalement enregistré une appréciation de 0,16% au marché parallèle par rapport au 28 mars 2025. Cette relative stabilité, même avec des nuances entre les deux marchés, témoigne d’une certaine résilience.
Consciente des risques persistants tant au niveau interne qu’externe, la gouverneure de la Banque centrale n’a pas manqué de souligner la nécessité maintenir le cap. Des recommandations ont été formulées afin de consolider ces acquis et de poursuivre sur la voie de la stabilité et de la résilience économique.
Cette annonce constitue une bouffée d’air frais pour la RDC, signalant que des politiques économiques rigoureuses peuvent produire des résultats tangibles, même dans un contexte mondial incertain. Reste à savoir si cette trajectoire positive pourra être maintenue face aux défis futurs, mais pour l’heure, Kinshasa peut se targuer d’une victoire partielle dans sa bataille pour la stabilité économique.
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