L’annonce d’une trêve « devant l’instauration d’un cessez-le-feu effectif » entre la RDC et le M23, négociée sous l’égide du Qatar, souffle un vent d’espoir prudent sur l’est congolais. Mais cette énième tentative de pacification sera-t-elle la bonne ? L’histoire douloureuse de cessez-le-feu avortés dans la région soulève un scepticisme légitime.
Si les mots de la déclaration conjointe respirent la bonne volonté, les actes sur le terrain seront le véritable test. Les engagements à une « cessation immédiate des hostilités » et au « rejet catégorique de tout acte de haine » suffiront-ils à désarmer les rancœurs profondes et les intérêts divergents qui alimentent le conflit depuis des années ?
La réussite de cette trêve dépendra crucialement de la sincérité des deux parties à respecter leurs engagements pendant et après les pourparlers. La résolution des causes profondes de la crise, évoquée dans la déclaration, nécessitera un dialogue inclusif et des concessions mutuelles.
Sans une véritable volonté politique de s’attaquer aux racines du conflit, cette trêve risque de n’être qu’une pause éphémère avant une nouvelle spirale de violence. Le Kivu retient son souffle, partagé entre l’espoir fragile d’une paix retrouvée et la crainte d’une nouvelle désillusion.