Kinshasa tremble. La décision du gouvernement provincial est tombée, tranchante comme une guillotine : toutes les constructions anarchiques érigées illégalement à la Baie de Ngaliema, le long du majestueux mais capricieux fleuve Congo, seront rasées sous 48 heures. Un ultimatum sans appel, justifié par le respect des normes urbanistiques, la protection des emprises publiques et, surtout, la préservation vitale des installations de captage d’eau de la Regideso.
Si la nécessité de garantir l’accès à l’eau potable pour des millions de Kinois est indéniable, la brutalité de ce délai soulève des questions brûlantes. Quel sera l’impact humain de cette opération coup de poing ? Des milliers de familles, souvent parmi les plus vulnérables, vont se retrouver du jour au lendemain sans abri. Où seront-elles relogées ? Quelles mesures d’accompagnement sont prévues pour éviter une crise humanitaire dans cette mégalopole déjà confrontée à d’immenses défis sociaux ?
Au-delà de l’urgence sanitaire et urbanistique, cette décision interroge sur la responsabilité des autorités qui ont laissé prospérer ces constructions anarchiques pendant des années. Pourquoi attendre une menace imminente sur l’approvisionnement en eau pour agir avec une telle célérité, au risque de broyer des vies ?
La démolition annoncée est un pari risqué. Si elle vise à rétablir l’ordre et à sécuriser une ressource vitale, elle pourrait aussi engendrer une vague de désespoir et de colère. Le gouvernement provincial devra faire preuve d’une humanité et d’une logistique sans faille pour atténuer les conséquences désastreuses de cette décision radicale. Kinshasa retient son souffle, suspendue à ces 48 heures cruciales.
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