De la poussière de cobalt aux bancs de l’école, des milliers d’enfants congolais retrouvent le chemin de l’éducation et de l’espoir grâce à un projet audacieux de la Banque africaine de développement (BAD).
Dans les mines de Kolwezi, Beni Cial Yumba Musoya, 13 ans, rêvait de cobalt. Aujourd’hui, elle rêve de devenir médecin. Son histoire, ainsi que celle de milliers d’autres enfants et adultes, incarne la transformation radicale engendrée par le Projet d’appui au bien-être alternatif des enfants et des jeunes impliqués dans la chaîne d’approvisionnement du cobalt (PABEA-COBALT).
Doté de 82 millions de dollars, ce projet ambitieux vise à éradiquer le travail des enfants dans le secteur minier et à offrir des alternatives durables. À Kasulo, au cœur de la ceinture de cobalt de la RDC, les échos des machines minières et les bruits de pelles ont été remplacés par le rire des enfants et le brouhaha des salles de classe. Sur 16 800 enfants identifiés, plus de 13 500, dont Beni, ont été inscrits à l’école. Ils bénéficient d’une éducation gratuite, de soins de santé et d’un soutien psychologique, une bouée de sauvetage pour ceux qui ont connu la dureté des mines.
Les graines de l’entrepreneuriat…
Le projet a également donné une nouvelle vie aux parents et aux jeunes adultes. Des femmes comme Marie Samba, qui triaient autrefois le cobalt pour survivre, sont devenues des entrepreneures fières. Plus de 10 500 parents et tuteurs ont été formés à l’agriculture et à l’élevage, dépassant largement l’objectif initial. Marie, aujourd’hui éleveuse de volailles, témoigne d’un avenir qu’elle n’osait pas imaginer. Pour elle, le changement n’est pas qu’une affaire d’argent, c’est une question de dignité.
Pour la BAD, PABEA-COBALT est bien plus qu’un investissement financier. C’est un investissement dans un avenir plus juste et plus équitable. En ancrant le changement au sein des communautés et en encourageant l’autonomie, le projet a prouvé qu’il est possible de briser le cycle de la pauvreté et de l’exploitation. Beni et Marie ne sont pas de simples bénéficiaires, mais les architectes d’une nouvelle société congolaise, où les rêves d’enfants ne sont plus enterrés sous le cobalt.