spot_imgspot_img
spot_img
AccueilFinances et marchésBanquesLe marché interbancaire au ralenti, les guichets de prêts se vident en...

Le marché interbancaire au ralenti, les guichets de prêts se vident en RDC : l’antithèse d’un système financier sain (192 milliards FC pour un besoin immense)

L’économie de la République Démocratique du Congo est confrontée à un triple choc au niveau de ses mécanismes de financement essentiels. Le marché interbancaire patine, le guichet des prêts à court terme est désespérément vide, et les facilités permanentes affichent une inactivité préoccupante. Les chiffres, implacables, dressent un tableau inquiétant pour la liquidité et la croissance du pays. Depuis le début de 2025, le guichet des prêts à court terme observe un silence radio, un contraste saisissant avec les 739,2 milliards de CDF qui ont dynamisé l’économie via ce canal en 2024. Cette absence de financement à court terme prive les acteurs économiques d’une bouffée d’oxygène cruciale pour leurs opérations courantes.

Parallèlement, le guichet des facilités permanentes, instrument clé de la Banque Centrale pour injecter des liquidités, est étrangement inerte. Aucune transaction n’a été enregistrée durant les trois premières semaines d’avril, après un modeste volume de 205,0 milliards de CDF en mars. Le cumul annuel de 383,0 milliards de CDF au 17 avril 2025 apparaît famélique face aux impressionnants 6 025,0 milliards de CDF transigés en 2024.

Le troisième front de ce ralentissement se situe au niveau du marché interbancaire, lieu d’échange vital de liquidités entre les banques. Si deux timides opérations totalisant 55,0 milliards de CDF ont été enregistrées en avril (contre 60,0 milliards en mars), le volume cumulé annuel de 192,0 milliards de CDF accuse un retard considérable par rapport aux 459,0 milliards de CDF de l’année précédente. Ce marché, essentiel pour assurer la fluidité du système financier, semble grippé.

Dans ce contexte de raréfaction du crédit, les taux d’intérêt maintenus à des niveaux élevés – 25,0 % sur le marché interbancaire et les prêts à court terme, et 30,0 % sur les facilités permanentes – agissent comme un frein supplémentaire. Ces coûts d’emprunt prohibitifs pourraient dissuader les institutions financières de recourir à ces mécanismes, exacerbant ainsi l’inactivité des guichets et le marasme du marché interbancaire.

L’impact combiné de ce ralentissement interbancaire et de l’inactivité des guichets de prêts et de facilités représente une menace sérieuse pour l’économie de la RDC. Le manque de liquidités risque d’étouffer l’investissement, de perturber les chaînes d’approvisionnement, et de freiner la croissance. Les autorités monétaires doivent impérativement identifier les causes profondes de cette situation – qu’il s’agisse d’un manque de confiance, de contraintes réglementaires, ou de facteurs macroéconomiques sous-jacents – et prendre des mesures urgentes pour réactiver ces canaux de financement vitaux.

Sans une intervention rapide et efficace, le triple coup porté au crédit pourrait avoir des conséquences durables sur la santé économique de la République Démocratique du Congo.

spot_img

Derniers articles

Explorer davantage

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici