Bunia, 1er mai 2025 – Après deux longues années loin de la capitale, le Lieutenant-Général Johnny Luboya, gouverneur militaire de l’Ituri, a regagné sa province avec un message fort du Chef de l’État : une reconnaissance de la « résistance » et de la fierté qu’inspire la population iturienne face à une insécurité persistante. À son retour, le gouverneur a dressé un bilan contrasté, soulignant la sécurisation de « quatre territoires sur cinq », mais reconnaissant la complexité de la situation à Djugu.
Face à la question des avancées concrètes, le Général Luboya a insisté sur le chemin parcouru.
« Aujourd’hui sur les cinq territoires, nous avons quatre territoires qui sont complètement sécurisés. Il ne reste plus que Djugu », a-t-il répondu. Il a mis en lumière les efforts déployés, notamment le déploiement de forces jusqu’à Gali pour sécuriser les zones minières. Cependant, il a déploré les « manipulations du côté Ouest ». qui ont conduit à de nouvelles attaques.
Son message le plus poignant fut adressé aux jeunes hommes armés, qu’il appelle avec une tristesse paternelle. « c’est toujours nos enfants, comme j’ai dit. Ce sont nos enfants. Je crois qu’ils vont comprendre. Ils sont sur un chemin très dangereux. Très, très dangereux, je peux le dire. Et ils ne vont plus rien gagner. Ils sont sur un chemin qui n’a pas d’issue », a-t-il lancé. Il a cité l’exemple du chef Kawaï, à Kinshasa pour chercher la paix, motivé par l’amour de sa population. « Ce n’est pas parce qu’il m’aime mais parce qu’il veut cette paix. C’est parce qu’il aime d’abord cette population », a-t-il souligné.
Le gouverneur a lancé un appel direct à ces jeunes égarés, les exhortant à voir l’amour du pays manifesté par la population qui les attend. « Cette population voudra bien les voir aussi un jour venir ici pour juste dire bonjour. Pas parce qu’ils m’aiment, comme je disais, mais parce qu’ils aiment l’Ituri », a-t-il soutenu. Quant à la confiance de cette population, il a affirmé : « Je vais travailler pour l’Ituri jusqu’à mon dernier souffle. Et je le dis, jusqu’à mon dernier souffle ». Son retour de mission est ainsi marqué par un mélange de satisfaction des progrès accomplis et d’une profonde inquiétude paternelle pour l’avenir de ces jeunes, avec un engagement réaffirmé à œuvrer sans relâche pour une paix durable en Ituri.
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