Dans le cadre de la Journée mondiale de la liberté de la presse, Jacques Kini, Directeur Général d’Univers TV, offre une analyse perspicace de l’avènement de l’intelligence artificielle dans le journalisme. Son propos, oscillant entre menaces et promesses, appelle à une réflexion fondamentale sur le devenir de l’information. En substance, Jacques Kini met en lumière les défis colossaux de l’intelligence artificielle pour la liberté de la presse. La « désinformation » galopante via « deepfakes » et l’automatisation menacent l’essence du métier et l’emploi des journalistes. Face à ce « monde nouveau », Kini insiste sur une « attention particulière » indispensable. Pourtant, il ne désespère pas : l’IA, intégrée avec éthique, pourrait devenir un allié précieux pour des enquêtes « approfondies », une vérification des faits infaillible et une information accessible à tous. « L’avenir de la liberté de la presse se jouera dans cette délicate équation », a-t-il soutenu dans l’interview qu’il a accordé à Progreseco.com pour marquer cette journée. Ci-dessous, l’intégralité de l’interview :
Frank Djodjo Mulamba (FDM)/ Face à l’influence croissante de l’intelligence artificielle sur le journalisme, quels sont, selon vous, les défis majeurs que cette technologie pose à la liberté de la presse et à l’intégrité de l’information dans le « monde nouveau » évoqué par le thème de cette Journée mondiale ?
Jacques Kini (JK)/ L’influence croissante de l’intelligence artificielle (IA) sur le journalisme soulève en effet plusieurs défis pour la liberté de la presse et l’intégrité de l’information. Ces défis sont de taille et ils demandent aux professionnels des médias une attention assez particulière. Il y a en premier lieu la question liée à la désinformation et aux fake news. La facilité de la création de contenus trompeurs, tels que des deepfakes ou des articles générés automatiquement, complique la tâche des journalistes qui doivent vérifier l’authenticité des informations. Il y a aussi lieu de se demander ce que pourrait devenir le métier si l’on peut faire recours à l’automatisation de certaines tâches journalistiques, comme la rédaction de rapports financiers ou d’articles de sport. C’est une menace pour les emplois dans le secteur. Je ne parle même pas des questions éthiques sur le rôle des journalistes et la valeur de l’expertise humaine.
FDM/ Au-delà des défis, quelles opportunités concrètes l’intelligence artificielle pourrait-elle offrir au journalisme pour renforcer la liberté de la presse, améliorer la qualité de l’information et atteindre de nouveaux publics, tout en restant fidèle à son éthique et à sa mission d’informer ?
JK/ En intégrant l’IA de manière éthique et responsable dans son travail, le journalisme peut non seulement relever les défis posés par cette technologie, mais aussi exploiter ses avantages pour améliorer la qualité de l’information, élargir son audience et renforcer son rôle essentiel dans la société. L’intelligence artificielle offre plusieurs opportunités qui peuvent renforcer la liberté de la presse et améliorer la qualité de l’information. Elle peut permettre notamment le traitement rapide des volumes de données, ce qui peut faciliter la réalisation d’enquêtes approfondies. En dehors de cet aspect, l’IA peut aider à vérifier les faits, avec pour effet de renforcer la crédibilité des médias, à côté du fait qu’elle puisse aider à rendre les contenus plus accessibles, par exemple grâce à des outils de traduction automatique ou de transcription, permettant ainsi d’atteindre des audiences plus larges.

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