La République Démocratique du Congo, actuellement le pilier mondial du cobalt avec 76 % de l’offre en 2024, se trouve à la croisée des chemins. L’Agence internationale de l’énergie (AIE), dans son rapport « Global Critical Minerals Outlook 2025 », prévoit une déchéance : l’Indonésie devrait la détrôner d’ici les années 2040. Ce bouleversement est d’autant plus préoccupant que la production congolaise est anticipée en déclin de 45 % dès les années 2030, principalement en raison d’une « baisse de la qualité du minerai ».
Pendant que la part de marché de la RDC pourrait chuter à 65 % d’ici 2030, l’Indonésie, déjà leader du nickel, s’apprête à voir sa production de cobalt, un sous-produit, bondir de près de 80 % jusqu’en 2040. Ce renversement de tendance, également confirmé par le Cobalt Institute, soulève des questions fondamentales sur l’avenir économique de la RDC.
Quel sera l’impact sur les recettes minières congolaises, le cobalt ayant représenté 21 % des exportations en 2022 ? L’équation est complexe. Toutefois, la diversification économique du pays et l’évolution du marché des batteries, qui tend à privilégier le lithium-fer-phosphate (LFP) au détriment du cobalt, pourraient amortir le choc. Comme l’a souligné Martin Jackson, consultant chez CRU, « Nous avons assisté à une baisse véritablement monumentale de l’intensité de l’utilisation du nickel et du cobalt dans la demande de batteries« .
Pour Kinshasa, l’adaptation est impérative. Les efforts du gouvernement pour renforcer la place de la RDC dans les étapes aval de la chaîne de valeur, comme le raffinage et la production de matériaux pour batteries, apparaissent comme des stratégies cruciales pour sécuriser sa prospérité future et naviguer cette transition inévitable.
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