Asphyxiée par un trafic insoutenable, la capitale congolaise envisage une réorganisation drastique de sa circulation. Le Gouverneur Daniel Bumba a annoncé une mesure clé. Il s’agit de l’interdiction des camions-remorques de plus de 20 tonnes de 5h à 22h, afin de « fluidifier la circulation » et « renforcer l’économie nationale ». Cette initiative, bien que « pas encore de mise » et soumise à « discussion », promet un bouleversement majeur pour la ville.
L’objectif est clair. Accusés de générer une part significative des embouteillages diurnes, les poids lourds devront désormais opérer exclusivement de 22h à 5h. Si cette mesure est pleinement appliquée, elle pourrait théoriquement réduire le temps de trajet en journée de 20 à 30% pour les véhicules légers et les transports en commun, selon des estimations non officielles basées sur des villes comparables. Cela pourrait améliorer la productivité des travailleurs et la vie quotidienne des Kinois.
Cependant, l’impact sur l’économie de la ville est une inconnue majeure. Les secteurs dépendants du transport lourd, comme la construction, l’import-export et la distribution, feront face à des défis logistiques et des coûts potentiellement accrus de 15 à 25% pour les heures de nuit et les réorganisations. « Comment acheminer nos matériaux de construction et nos marchandises si nos camions sont immobilisés toute la journée ? Cela va ralentir nos chantiers et augmenter nos prix « , s’interroge un opérateur économique local, sous couvert d’anonymat
La promesse d’une économie renforcée devra compenser la pression sur les entreprises contraintes de s’adapter à un nouveau rythme nocturne. Kinshasa parie sur la nuit pour respirer, mais le jour reste un défi économique.

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